Le Nouvel Economiste : Portage Salarial
Portage Salarial : D’hier, d’aujourd’hui et de demain. Simple solution de repli pour seniors ou nouveau mode d’organisation pour jeunes créateurs et cadres à haute valeur ajoutée ?
En novembre 2002, l’agence de communication dans laquelle Christian Alméras était directeur associé depuis 17 ans a déposé le bilan. Il réussit alors à négocier le fait de conserver certains des clients qui sont d’accord pour le suivre.
« J’ai à l’époque 47 ans et je suis dans une situation délicate, n’ayant pas touché de salaire depuis 5 mois, n’étant pas sûr de pouvoir bénéficier du chômage et des indemnités de licenciement par les AGS (association de garantie des salaires), compte tenu de mon statut. » La solution simple et immédiate pour rebondir a été l’Acpi, société de portage salarial. « Les gouvernements successifs devraient comprendre que c’est une opportunité pour certaines personnes de se sortir de situations problématiques, d’éviter de coûter à la collectivité et de travailler comme elles l’entendent quand les autres solutions ne leur conviennent pas », conclut Christian Alméras. Le portage salarial est encore considéré comme une simple solution de repli, un système quoi permet de pallier les difficultés : retraités en besoin d’argent et d’activité, seniors exclus du monde du travail. Plus de 15 000 salariés sont portés en France par 250 entreprises de portage et travaillent en mission pour plus de 35 000 entreprises clientes. Et ceux ne sont pas les moins bien payés. Leur salaire annuel moyen atteint les 31 000 euros. Ce marché progresse à un rythme annuel de 20%, soit environ 2 500 « portés » de plus chaque année. Ne serait-il pas devenu un véritable mode d’exercice de l’activité, pour tous publics, avec de plus en plus de jeunes consultants et formateurs qui rejoignent les plus expérimentés ? L’atout majeur recherché tendrait à ne plus être seulement le « portage administratif », c’est-à-dire la simple transformation d’honoraires en salaires, mais les nombreux services qu’apportent les sociétés de portage en matière de développement de l’activité notamment. Regroupant ses prestations avec celles d’un graphiste sur les factures, Christian Alméras a pu poursuivre son activité jusqu’en décembre 2007, pour ensuite créer son entreprise et embaucher.[…]